• bernard clavel

                                                                  photo: page d'accueil orange. 

     

     

    Au début des années 70 dans une librairie de Corbeil, je tombe sur un bouquin intitulé "le silence des armes" de Bernard Clavel. Arrivé à ma piaule, je me jette dans ce livre, en oublie de manger et avale les pages, jusqu'à la dernière, d'une traite.

     

    C'est l'époque où je me prépare à affronter les hauts murs car on m'a refusé le statut d'objecteur de conscience. Le thème de ce bouquin, une histoire d'objecteur de conscience qui tourne mal.

     

    Avec ce bouquin je découvre un auteur qui raconte dans un langage simple des choses très sérieuses et surtout très humaines. Ce livre a eu le déshonneur d'une critique dans le journal de la légion avec comme résumé:" à détruire.......avec où sans l'auteur".

    Lisant ceci Clavel écrira une longue lettre de réponse publiée sous le titre de "lettre à un képi blanc".

    Dans ce texte il s'adresse avec beaucoup de gentillesse et de calme à son destinataire et pourtant je ne me rappelle pas avoir lu charge plus violente contre la caste militaire.

    Clavel était un pacifiste amoureux fou de la vie et défenseur acharné de la paix.

     

    En prison j'ai eu le temps de dévorer une suite romanesque "la grande patience" qui raconte sa vie depuis son apprentissage de patissier jusqu'à la mort de ses parents.

    Quatre titres composent cette suite-la maison des autres--celui qui voulait voir la mer--le coeur des vivants--et les fruits de l'hiver qui lui vaudra le prix goncourt puis son élection à l'académie du même nom dont il finira par démissionner en protestation des petits arrangements d'éditeurs.

    Autre bouquin d'une grande humanité "le massacre des innocents" écrit à la suite de sa rencontre avec le fondateur de "Frères des hommes" pour tenter d'alerter sur ce que vivent les enfants dans le tiers monde et dans les pays en guerre.

    "Le seigneur du fleuve" qui décrit la vie des bateliers du rhône à la grande époque des canuts.

    L'espagnol qui nous parle d'un réfugié espagnol dans une ferme francaise tenue par une femme dont le mari est mort à la guerre............

    "Le tonerre de dieu" dont fut tiré un film avec Gabin, une histoire de prostituée qu'un homme sort du trottoir quand d'autres l'y ont mise. Encore et toujours des histoires de gens vrais, des tranches de vie comme aurait chanté béranger.

     

    Dans le cadre de mon procès devant les "ganaches galonnées", je lui avait écrit pour lui demander s'il accepterait de venir témoigner. Je fus déçu de sa réponse négative qui disait en substance qu'il ne voulait à aucun prix qu'on puisse l'accuser de se faire de la pub en exploitant des affaires publiques. De plus il tenait absolument à une très grande discrétion et il est vrai qu'il ne fit pas beaucoup parler de lui dans les journaux à scandale.

     N'empêche qu'avec son autorisation j'avais puisé dans lettre à un képi blanc nombre de choses pour m'expliquer et non me défendre car on ne se défend pas d'être pacifiste, antimilitariste et non violent. Est ce qu'on se défend d'être blond où brun? Seul un obtus à képi peut poser une telle question.

     

    Salut bernard, on ne s'est jamais rencontré mais j'ai passé tant de temps en ta compagnie.

     


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  • Ce matin je suis allé avec flo, a Rennes, manifester pour la defense des retraites. Sous une forte pluie qui en a surement découragé plus d'un,plus d'une, le défilé s'est mis en marche vers 11 h. Au pif j'estimais le cortège à 1500 metres avec des rangées d'environ 12 personnes et pas plus de 2 m entre chaque rang. En prenant quelques précautions je pensais honnêtement  à un chiffre entre 7 et 10000. Ce qui me paraissait tout à fait correct pour une ville de 200000 habitants et avec un temps impossible.

     

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    Un panneau vu en cours de manif. recto et verso.

     

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     En cours de cortège un tag sur un mur, je l'ai trouvé drôle. un peu de détente dans un monde brutal cela ne fait pas de mal.

     

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    De retour à la maison je vais sur le site de ouest france et je lis ce qui suit:

     

    "Rennes : à 12 h, une manifestation impressionnante"

     

    (Le cortège parti place de la gare à 11 h est très fourni et dense. La mobilisation rennaise sur les retraites semble sans commune mesure avec la précédente. Lorsque la tête du cortège arrivait sur la place de la République à 12 h 30, la fin se trouvait encore sur l’avenue Janvier.)

     

    Je me rends sur maville .com pour trouver ce qui suit:

     

    Retraites: mobilisation toujours très forte à Rennes

    (20 000 selon les syndicats, 13 500 selon la police, les manifestants ont été encore très nombreux samedi dans les rues de Rennes à manifester contre la réforme des retraites. Ils ont eu beaucoup de mérite à défiler tant il pleuvait sur la capitale bretonne à l'heure du rassemblement. Les syndicats qui appelaient à protester se sont dits satisfaits du degré de mobilisation.

    Les autres rassemblements en Ille-et-Vilaine samedi matin: Vitré, 450; Fougères, 1 300; Redon, 1 000.)

     

    Le double de ce que j'espérais. J'attend maintenant les chiffres nationaux avec impatience surtout qu'ailleurs il ne pleut pas.


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  • Après les 2 belles journées de contestation que l'on vient de s'offrir, faut il se contenter de réclamer le maintien à 60 ans et le retour éventuel à 37,5 années?

    Une chose me chagrine, c'est d'entendre la droite et le patronat défendre bec et ongle le système par répartition. Oui, oui aujourd'hui si on écoute bien les intervenants de droite, il faut bien constater qu'ils apparaissent comme les ardents défenseurs d'un système dont on sait pertinemment qu'il ne leur plait pas.

    Alors pourquoi? Quel est leur intérêt?

     

    Si on part du principe que leur vrai projet est d'arriver à un système de capitalisation(et il y a une proposition de la comission européenne qui va dans ce sens citée par mélenchon sur son blog) il faut absolument rendre inopérant le système par répartition en le poussant jusqu'à l'explosion. Tous les spécialistes s'accordent à dire que au delà de 2018 le système n'est pas financé. C'est donc une réformette qui n'apporte aucune solution fiable sinon celle de servir les intérêts à plus où moins long terme des compagnies d'assurance et des banques.

    Question parallèle: pourquoi à votre avis le nabot s'est il déclaré favorable à la participation où intéressement? Ces deux systèmes cousins sont exonérés de cotisations sociales et maintiennent des bas niveaux de salaires, creusant ainsi un peu plus les déficits.Tout autre système de financement conduit immanquablement à remettre en cause les impôts et cotisations des entreprises. Ce que le medef ne veut en aucune façon.

    Alors que faire?

    Je crois qu'il est temps pour la gauche de retrouver une fonction éclairante et éducative. Il est temps d'admettre que le système par répartition a vécu. Il a été un excellent outil tant que 3 où 4 salariés financaient un retraité pendant 10 ans mais il s'avère obsolète lorsqu'il faut que un salarié et demi finance un retraité pendant 30 ans. Je sais que certains me diront que si on calcule en produit intérieur brut, le problème n'existe plus. ok mais je constate que depuis le temps qu'on prétend changer le système économique, le surplace est de mise. Je constate c'est tout.

    Donc pour revenir à la gauche, je pense qu'elle a un boulevard devant elle si elle est capable de proposer une remise à plat complète du système social. C'est à dire une sorte de "constituante sociale" qui réforme à la fois les impôts, les retraites et la sécu. C'est pour cela que je n'ai pas d'a priori sur l'age de départ où la durée de cotisation. cela ne peut se définir qu'àprès une réflexion de fond, et qui devra durer un peu plus que quelques semaines. Cette réfléxion doit être une négociation (le but est un accord) et non une concertation (le but n'est que de recueillir des avis) entre syndicats,patronat et gouvernement. Au bout de cette discussion l'accord pourrait être accolé à la constitution comme élément fondamental d'une sixième république chère à barovin et que je partage à grands traits. Rien ne doit être exclu de la discussion( l'ensemble des finances, épargnes, successions, plus values etc.)

    L'avenir de la gauche et du mouvement ouvrier se trouve en avant et pas dans le rétroviseur.

    Ne pas confondre réforme de droite (tu payes et tu fermes ta gueule) et réforme de gauche qui pose le problème et cherche une solution authentique et durable. Mais pour cela il est urgent d'ouvrir les yeux et admettre que si comme moi on est absolument opposé au système de capitalisation, il faut reconnaitre la mort du système par répartition. 

    Dans le cas contraire je crains vraiment le pire.


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