• enfin un geste.

    Si pour le moment, le changement attendu par beaucoup est un peu beaucoup au ralenti, on peut saluer le discours du président de la république devant la représentation Algérienne. Là au moins, le changement c'est maintenant. Certains regretteront l'absence de repentance mais je crois très profondément que la repentance n'a pas de raison d'être. Je suis en total accord avec pascal Bruckner (je crois que c'est lui) qui explique que la repentance est un acte qui relève de la religion, pas de la république et qui plus est d'une république laique. Celà n'a pas de sens encore, parceque la repentance n'amène rien, les actes sont posés pour l'éternité et rien ne pourrait les effacer où les amoindrir.

    En revanche ce qui est mis en avant, c'est que fondamentalement, la colonisation était une violence et que la guerre qui a permis aux algériens de s'en défaire est une conséquence de cette violence. On peut comprendre derrière ces mots que c'est la France coloniale qui était fauteur de guerre et pas ceux qui cherchaient à redevenir eux mêmes. Il est donc tout à fait erronné et même méprisant (mais là on est habitués) de mettre en parallèle les crimes des deux camps. D'abord parceque les chiffres des victimes sont de 10 d'un côté contre 200 où 300 de l'autre, et que faire un parallèle c'est dire que chacun était sur un plan d'égalité. Ce qui n'était pas le cas. Mais n'allons pas demander au front antinational d'être respectueux de l'histoire.

    En admettant la responsabilité de la France, en reconnaissant que Sétif était une faute contre les symboles de la  république, en faisant le parallèle avec la fin de la terreur nazie, en allant sur la "tombe" de maurice Audin, le président de la république rend un peu d'honneur aux milliers de jeunes appelés partis là bas contre leur gré pour  un grand nombre. Il faut se souvenir des gares bloquées pour empêcher les rappelés de partir. (çà ce sont des copains qui me l'ont rapporté). Il rend un peu d'honneur à ceux qui aujourd'hui ont encore des difficultés à trouver le sommeil quand ils pensent à ce qu'on leur à fait faire.

    Le président de la république nous indique qu'il ne suffit pas de reconnaître mais qu'il faut faire acte de vérité. Là encore je ne peux qu'approuver les mots, car pour l'instant ce sont des mots. J'attend maintenant que celui qui est également le chef des armées intime l'ordre aux militaires (mais aussi à la police) d'ouvrir la totalité des archives, y compris celles des ganaches (bigeard-massu et les autres. Nous n'avons pas besoin d'attendre (comme le souhaitent certains) que les Algériens en fassent autant. Faisons ce travail, enseignons cela dans les écoles. Cela est autant un acte d'histoire qu'un acte de politique intérieure destiné à ceux qui se croient encore en guerre mais également et surtout à ces jeunes qui nous reprochent aujourd'hui ce que leurs grands parents ont vécu. Et maladroitement, ils le reprochent à des gens qui n'y sont pour rien. Ainsi ils se mettent à dos une grande part de la population qui courre se réfugier dans les bras de la poissonière. Il est bien évident que cela ne suffit pas à régler tous les problèmes et que ce n'est pas le seul problème mais si on pouvait au moins faire retomber un peu la pression.......

    Il y a une chose encore qui me manque mais je pense que je suis encore assez minoritaire. Je comprend parfaitement les pieds noirs qui nous disent:

    "nous n'étions pas tous des colons et nous avons perdu notre pays, c'était notre pays"

    oui bien sûr c'était leur pays puisqu'ils y sont nés, que leurs parents et grands parents y sont enterrés. Jamais je ne leur contesterai cela. Ce que j'attend un jour, mais pas seulement pour l'Algérie c'est qu'un président de la république ait assez de courage pour dire: " cela n'était pas la france, la france n'était pas chez elle, elle n'avait rien à faire la bas". Ce jour là, nous pourrons aller au devant de certains belligérants en étant entendus et écoutés. En attendant ce jour, nous n'avons que la force à proposer et je continue de penser que la force est l'arme des faibles et qu'elle finit toujours par se retourner contre celui qui l'utilise.

      


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